Pourquoi je poste ENCORE et TOUJOURS des questions ? L'exemple vient d'en haut paraît-il. Quand je ne sais pas, je demande. Ce blog est là pour référencer les questions que je pose sur ma ville, Paris, mon Pays, la France, l'Europe dont fait partie mon pays, le Monde, notre seul à tous. Les questions pourront être gentilles, amicales, acides ou caustiques, c'est juste pour comprendre. Et bien évidemment, ces questions appellent des réponses, les vôtres Alors n'hésitez pas une seule seconde.

5 mai 2015

Je viens de me faire fouiller et je déteste ça !!!

Je viens vous raconter par ce texte une expérience incroyablement désagréable...

Cela fait plus de 20 ans que j'habite dans le quartier de Barbès et jamais je n'ai vécu une expérience pareille...

Je rentre du bureau et je passe à la pharmacie à deux pas de chez moi pour aller chercher mon traitement mensuel.

Sur le retour, le walkman vissé sur les oreilles, je rentre chez moi d'un pas décidé. Je croise 4 mecs mais je n'y prête pas attention.

Arrivé au coin de ma rue, je sens une présence derrière moi, Marilyn Manson sur les oreilles, je n'entends pas que l'on m'interpelle. Un jeune homme me dépasse et me demande de m'arrêter, me met devant le nez un brassard avec écrit dessus : "Police". 

Putain, 4 flics en civile et pas l'air très aimables...

Ok, je comprends immédiatement ce qu'il va se passer. Je leur tends immédiatement ma pièce d'identité, histoire de montrer une certaine forme de bonne volonté, même si au fond de moi, je sens que l'énervement monte instantanément et que je dois impérativement éviter toutes formes de confrontations ou de provocations qui pourraient mal tourner.

A partir de ce moment-là, une vague de questions me tombent dessus :
  • D'où vous venez ? Euh, de la pharmacie où je suis allé chercher ma trithérapie (normalement, ça calme... mais là, pas du tout)...
  • Vous arrivez d'où ? Du bureau, à François Mitterrand...
  • Vous allez où ? Euh, chez moi, c'est ici à 20 mètres...
  • Vous avez quelque chose à déclarer ? Non, rien...
  • Vous avez un chewing-gum ? Tirez la langue... Vous avez un piercing sur la langue ? Euh, non...
  • On vous a vu avaler quelque chose...  Euh, non... Rien... Je devais surement "chanter" les paroles du titre qui passait dans mon walkman...
  • Tirer la langue, soulevez-la... Ouvrez grand la bouche...
  • Vous avez quelque chose à déclarer ? Euh, toujours rien.
Après ces questions en cascade, arrive la fouille. Ils ont tous fouillé : mon sac, mes chaussures, ma veste, mon sac (une deuxième fois). Ils tombent sur mon petit porte-monnaie où je mets mon traitement quotidien, je leur précise que ce sont mes médicaments du jour...

Ils trouvent ma trousse. Ils s'arrêtent sur un petit sac plastique. Je m'empresse de lui dire que c'est un patch pour l'herpès, il le remet immédiatement...

Ils refouillent ma veste... Toutes les poches, le col, la doublure... Pas un cm ne leur échappe... Tout y passe.

Arrive le moment de la fouille corporelle. Tout y passe également dont l'entre-jambe, 3 fois et pas de main morte... J'aime bien me faire tripoter mais uniquement avec mon consentement. Là, non, même si le policier est plutôt sexy, il y a des situations où ce n'est juste pas possible...

Reviennent les questions en cascade et toujours les mêmes :
  • De quelle pharmacie venez-vous ? Même réponse...
  • D'où venez-vous ? Même réponse...
  • Où allez-vous ? Même réponse...
Euh, ils ont une mémoire de poisson rouge ou bien. Pour les protecteurs des poissons rouges, celui-ci n'a une mémoire que de 2 secondes maximum...

Bref, toute cette mascarade a duré plus de 10 minutes...

Comme je pose toujours des questions, je prends le risque d'en poser une :

"Pourquoi cette fouille ?"

Évidemment, pas de réponse...

Ils partent et je sens une profonde déception de n'avoir rien trouvé et je me dis :
"Tant mieux et bien fait...
La prochaine fois vous irez là où tout le monde sait où cela se passe vraiment...
Évidemment, sauf vous..."

Je ramasse mes affaires, remets un peu d'ordre dans mon sac et j'arrive chez moi. Là, je constate qu'entre-temps, ils ont chopé le gamin qui passait par là et lui font subir le même traitement... Obstinés les gars... Mais toujours pas là où cela se passe vraiment...

Il faut quand même savoir :
  • qu'à côté du commissariat de la goutte d'Or, il y a tous les dealers de tout. Vous pouvez trouver tout et n'importe quoi... C'est le un peu le "Franprix" des stupéfiants. Il suffit de vous y promener pour vous voir proposer tout ce qui existe ;
  • qu'au métro Barbès, il y a tous les revendeurs de clopes clandestines, clopent qu'ils planquent dans les poubelles ou au-dessus des tourniquets. Il suffit d'y rester 5 minutes pour savoir où leur marchandises est planquée. Un gamin de 4 ans saurait tout retrouver... Mais pas eux...
Bref, je me demande bien ce qui a provoqué cette fouille légèrement musclée et presque obscène... Ils doivent être à cran en ce moment. Franco Valls et son sinistre de l'Intérieur Bernard CaseVieux ont dû leur donner des objectifs sauf que là, ils ne tapent pas du tout où il faut... Comme souvent...

12 h 00 plus tard...

Ce matin, 6 mai, après une nuit agitée, j'avoue que cette fouille a laissé des traces. Je me sens mal...

Je ne sais pas si cela vous est arrivé souvent mais je comprends parfaitement maintenant (même si je m'en doutais un peu) que les "gamins de banlieue" soient excédés par ces fouilles à répétition.

Moi, c'est la première fois en 24 ans de vie à Paris, pour certaines personnes, cela peut être jusqu'à 10 fois dans la même journée.

Notre police n'est pas là pour ça en tout cas, si elle l'est là, leur méthode n'est pas normale, n'est pas acceptable. Nous ne sommes que des chiens à leur yeux. Nous ne sommes que de la "racaille" en puissance. Nous sommes leur proie, rien d'autre.

La fouille corporelle que j'ai subie, je ne la digère toujours pas, cette humiliation n'est pas acceptable, n'est pas supportable. Combien de temps vais-je mettre pour oublier cet évènement ? Je ne sais pas.

La seule chose que je sais c'est que lorsque je croiserai un de ces cow-boys en mal de pouvoir, je serais en droit de craindre le pire. Veulent-ils instaurer une forme de peur chez nous ? J'en viens à le penser...

Maintenant, il faut penser à autre chose, passer à autre chose... C'est l'objectif de la journée...

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Aujourd'hui, 18 mai 2015, je viens de recevoir un appel du Commissaire du XVIIIème arrondissement suite à un courrier que je lui ai envoyé le 6 mai pour lui signaler "mon arrestation" pour le moins cavalière et peu respectueuses de certaines règles élémentaires si l'on veut que la police ait une bonne image (si tant est que cela soit possible).

Nous avons parlé une petite dizaine de minutes. Il voulait en savoir plus sur le comportement de "ses hommes" et a compris que j'avais été "traumatisé" par une situation peu habituelle pour moi.

Il m'a expliqué que des opérations de contrôle étaient effectuées très régulièrement dans le quartier afin de mettre un terme à tous les trafics (Métadone, Subutex et autres produits...). Je lui explique que cela fait 25 ans que j'habite dans ce quartier et que je connais parfaitement leur problématique (un peu de brosse à reluire n'a jamais fait de mal... et en plus, c'est tout à fait vrai.

Il m'a présenté ses excuses et m'a signalé qu'il allait faire un rappel à l'ordre des règles de déontologie de la police.

Voilà, je pense que l'incident est clos, du moins, je l'espère...

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